
Arthrose du genou : que dit la recherche sur l’hirudothérapie ?
La gonarthrose, ou arthrose du genou, est une affection chronique qui concerne une part importante de la population. En France, près de 17 % des personnes de plus de 45 ans seraient touchées, et cette proportion augmente avec l’âge. Elle représente aujourd’hui l’une des principales causes de douleur et de handicap moteur chez les personnes âgées.
Alors que la médecine conventionnelle propose différents traitements pour soulager les symptômes et ralentir l’évolution de la maladie, certaines approches complémentaires ont attiré l’attention des chercheurs. Parmi elles, l’hirudothérapie — la thérapie par les sangsues médicinales — suscite depuis quelques décennies un regain d’intérêt scientifique.
Comprendre la gonarthrose
La gonarthrose correspond à une dégénérescence progressive du cartilage de l’articulation du genou. Normalement, ce cartilage agit comme un coussin protecteur qui permet aux os de glisser sans frottement. Avec la maladie :
le cartilage s’amincit,
des fragments peuvent se détacher dans l’articulation,
l’os sous-jacent (os sous-chondral) se remodèle et devient plus rigide,
l’inflammation chronique s’installe.
Symptômes principaux
Douleur au mouvement ou au repos.
Raideur, surtout après une période d’inactivité.
Gonflement et chaleur locale.
Diminution progressive de la mobilité.
À un stade avancé : déformation du genou et perte d’autonomie.
Facteurs de risque
Âge (surtout après 50 ans).
Surpoids et obésité.
Antécédents de traumatismes ou de microtraumatismes du genou.
Prédispositions génétiques.
Certaines professions ou activités physiques sollicitant fortement les articulations.
Les traitements médicaux conventionnels
Aujourd’hui, la prise en charge de la gonarthrose repose sur plusieurs approches :
Mesures hygiéno-diététiques : perte de poids, adaptation de l’activité physique, kinésithérapie.
Médicaments : antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), parfois corticoïdes.
Infiltrations intra-articulaires : corticoïdes ou acide hyaluronique pour lubrifier et réduire l’inflammation.
Orthèses et aides techniques : genouillères, cannes, semelles adaptées.
Chirurgie : dans les cas avancés, la pose d’une prothèse totale ou partielle du genou devient parfois incontournable.
Malgré ces options, de nombreux patients continuent à ressentir une gêne significative. Cette situation explique l’intérêt porté à des approches complémentaires comme l’hirudothérapie.
Les études scientifiques sur la gonarthrose et l’hirudothérapie
Au début des années 2000, plusieurs travaux de recherche menés par l’équipe du Dr A. Michalsen en Allemagne ont attiré l’attention sur l’hirudothérapie dans le contexte de l’arthrose du genou.
Ces études, publiées dans des revues spécialisées, ont suggéré une amélioration possible de la douleur et de la mobilité chez certains patients.
Ces résultats, encourageants, ont contribué à relancer l’intérêt scientifique pour la salive de sangsue et ses molécules bioactives.
Toutefois, les chercheurs soulignent la nécessité de confirmer ces observations par des études plus larges et sur le long terme.009-à8é
Perspectives et limites
L’intérêt de l’hirudothérapie dans la gonarthrose repose sur plusieurs hypothèses :
un effet sur la douleur,
une action anti-inflammatoire locale,
une amélioration de la microcirculation,
un impact sur la qualité de vie des patients.
Cependant, ces pistes doivent être replacées dans leur contexte :
les études disponibles sont encourageantes mais limitées,
aucune recommandation médicale officielle ne valide l’hirudothérapie pour la gonarthrose,
et son usage reste, en France, réservé au champ de la recherche ou de l’enseignement pédagogique.
Une piste qui mérite d'être encore explorée
La gonarthrose touche un grand nombre de personnes et reste un défi médical et humain. Si la médecine cherche sans cesse à améliorer les traitements existants, l’hirudothérapie attire l’attention pour la diversité de ses molécules et les observations déjà menées.
Même si elle ne peut aujourd’hui être considérée comme un traitement reconnu, elle ouvre un champ d’exploration qui nourrit la recherche et garde vivante l’idée que des solutions nouvelles peuvent émerger, parfois là où on ne les attend pas.
Rappel essentiel : les informations de cet article sont fournies à titre pédagogique. L’hirudothérapie n’est pas une thérapie médicalement reconnue en France. Toute personne souffrant d’arthrose du genou doit consulter son médecin ou son rhumatologue pour un suivi adapté.