
L’hirudothérapie : une histoire millénaire surprenante
L’hirudothérapie – littéralement, la thérapie par les sangsues – traverse le temps comme peu d’autres pratiques.
Des temples de l’Inde ancienne aux cabinets modernes de naturopathie, en passant par les amphithéâtres de médecine gréco-romaine et les hôpitaux du XIXᵉ siècle, elle a toujours su garder une place singulière.
Ce n’est pas seulement une technique : c’est un voyage culturel et scientifique, une manière de lire l’évolution des idées de santé à travers les siècles.
Des symboles anciens aux premières théories médicales
Dans l’Inde ancienne, la sangsue est associée à Dhanvantari, divinité de la médecine et protecteur des remèdes naturels.
Dans l’Égypte antique, des fresques montrent des praticiens appliquant une sangsue à un patient.
Chez les Grecs, Hippocrate et Galien la citent dans leurs écrits, inscrivant son usage dans la grande théorie des humeurs.
À chaque époque, la sangsue est plus qu’un animal : elle devient un symbole de soin, révélateur de la manière dont une civilisation comprend la santé et la maladie.
Des racines dans l'antiquité
Au XIXᵉ siècle, l’hirudothérapie connaît un succès phénoménal en Europe. Des millions de sangsues sont utilisées chaque année en France.
La figure de Victor Broussais, médecin français, illustre cet engouement. Pour lui, rééquilibrer le corps par le retrait du sang est une nécessité médicale. Retirer le sang oui, mais pas autrement que par les sangsues ! Proclamait-il.
Cette “fièvre des sangsues” a marqué l’imaginaire populaire, au point que l’animal est encore associé aujourd’hui à cette époque.
Entre déclin et redécouverte
Avec l’avènement de la microbiologie et de la médecine moderne, la sangsue disparaît presque des pratiques médicales modernes.
Mais le XXᵉ siècle la remet en lumière :
en chirurgie reconstructive
en Suisse et en Allemagne où elle reste enseignée dans certains cursus reconnus par l’Etat de ces pays
et dans les pays de l’Est, où elle n’a jamais cessé d’être utilisée
Aujourd’hui, la recherche scientifique s’intéresse moins à l’animal en lui-même qu’aux molécules fascinantes contenues dans sa salive, preuve que la curiosité qu’elle suscite est loin d’être éteinte.
Pourquoi l’histoire compte autant
Pour nous, étudier l’hirudothérapie, ce n’est pas seulement apprendre à poser une sangsue :
c’est comprendre comment les sociétés, les médecins, les thérapeutes ont, siècle après siècle, donné un sens à cet animal discret.
C’est aussi voir comment une même pratique peut tour à tour incarner la sagesse des anciens, la médecine populaire ou la recherche de pointe.
Un récit vivant que vous découvrirez en formation
Cet aperçu n’est qu’une esquisse : chaque détail, chaque lien entre médecine et culture, chaque anecdote d’archives fait entrer dans un monde riche et surprenant.
C’est ce voyage que nous proposons à travers nos formations : découvrir l’hirudothérapie non seulement comme une technique, mais comme un savoir émerveillant, qui éclaire autant le passé que l’avenir.